samedi 12 septembre 2009

Notre Dame

A Notre Dame au mois d’août, les touristes sont les plus nombreux. Le 15 août, jour de fête religieuse importante, les parisiens ne sont pas là, mais la communauté religieuse de l’Outre Mer est très représentée.
L’entrée des tours est située sur le coté gauche de la cathédrale, rue du cloître. L’escalier est à l’intérieur du contrefort. La visite se fait en deux temps. La première partie nous permet de longer la galerie des chimères à 46 mètres de hauteur. Elle relie les deux tours au dessus de la colonnade ajourée au centre. A cet endroit nous parcourons toute la largeur de la cathédrale.
Ensuite par la tour sud, celle de droite nous montons à nouveau un escalier exigu dans un contrefort pour atteindre le toit de la tour.

Notre Dame fin septembre depuis l’embarcadère du Bateaubus. J’aime la voir sous cet angle.
Sur cette photo, nous voyons les filets de sécurité en haut de la tour sud et les meurtrières dans le contrefort épais où se trouve l’escalier.

Selon l’Observatoire National du Tourisme, Notre Dame est le site culturel le plus visité de France avec 13 millions 500 mille visiteurs par an. L’accès est gratuit, c’est peut être difficilement comparable avec les chiffres qui suivent.
Pour les sites dont les entrées sont comptabilisées : le Louvre avec 8 millions 260 mille est le premier site culturel visité de France, et Disney avec 14 millions 500 mille entrées est le premier site non culturel, en 2007. Décevant non ? Mikey avant Mona Lisa. Disney taille des croupières à Léonard de Vinci! C’est comme ça, et tous comptes faits nous sommes déjà assez nombreux à nous presser sous la pyramide du Louvre.

L'hôtel de ville

L’hôtel de ville à travers le grillage d’une fenêtre, c'est pourquoi nous voyons des trainées sombres sur le ciel bleu. Au premier plan à gauche, les maisons anciennes de l’île de la cité et leurs cheminées.

La galerie des chimères

Construite à partir de 1163, Notre Dame a été restaurée par les architectes Lassus et Viollet-le-Duc au XIXème siècle. Ils ont reconstitués l’ornementation architecturale qui avait été détruite, en s’inspirant ou en copiant des œuvres de la même époque. Viollet-le-Duc dessina et ajouta les chimères que nous connaissons tous et que nous regardons comme si elles avaient toujours été là. Plus d'un siècle après, elles ne choquent pas.
Cette vue vers le nord nous présente :
Au premier plan, les toits de l’hôtel Dieu, construit en 1866 à la place de l’office des enfants trouvés. L’ancien Hôtel Dieu, construit en même temps que Notre Dame a été rasé lors des travaux d’Haussman.
Un peu plus loin, la tour Saint Jacques, est le seul vestige de l’église Saint Jacques de la Boucherie. Cette église était située sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle au croisement des grandes voies routières Nord Sud et fluviales Est Ouest. L’église a été démolie en 1797, à l'exception de cette tour qui vient juste d’être restaurée.
Encore plus loin, le haut de l’église Saint Eustache que l’on découvre en se promenant à la sortie du Forum ou dans le square des Halles.
Et enfin le Sacré Cœur, que tout le monde reconnait mais qui n’est pas ce que nous aimons le plus, même si sa silhouette sur le ciel bleu ne manque pas d’allure. Il est tellement souvent dans les films qu’il doit bien être beau quand même!

les parvis de Notre Dame

Le 14 août à 11 heures du matin, mis à part la queue à droite pour monter dans les tours il n’y a pas grand monde sur le parvis. Par rapport à la foule d'une fin d'après midi, nous pourrions presque le trouver désert.
Le pavage nous montre le tracé de l’ancienne rue Neuve-Notre-Dame au centre et de la petite rue de Venise au milieu à droite ainsi qu’une partie de la précédente cathédrale au fond.

Entre les deux tours

Chimères, gargouilles, balcons et balustrades ajourées, frises, tout ici est à portée du regard. La nef est devant nous, le toit que nous voyons de face est celui du transept sud.

Le toit de la nef

Ce sont les les statues des apôtres que nous voyons aux angles de la croisée du transept. Ils sont répartis au quatre points cardinaux autour de la flèche. Ils regardent tous Paris. Seul Saint Thomas, patron des architectes, se tourne pour regarder la flèche. Il se dit qu'il ressemble à Viollet-le-Duc.
Chaque rangée d'apôtre est précédée par une statue symbolisant l'un des 4 évangélistes. Celle que nous avons sur la photo est le taureau de saint Luc.

La tour nord

La vue des tours n’est pas une découverte, tous les parisiens connaissent bien leur silhouette crochetée. Mais c’est agréable de voir le détail de la dentelle qui borde toutes les ouvertures et les angles. C’est aussi l’occasion de voir les gargouilles qui évacuent l’eau du toit, assez loin pour qu’elle n’abime pas les pierres.
Celle-ci est la tour nord, nous ne pouvons pas y pénétrer, les cloches qui sonnent toutes les heures sont là derrière les volets.

L'ange dans les derniers rayons du soleil


L'ange sonnant du cor est sur le pignon ouest du toit, face à nous, juste au milieu de la galerie des chimères.

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L'entrée du beffroi de la tour nord

Au départ, le beffroi n'était que le portique en bois qui supporte les cloches. Le bois absorbe les vibrations importantes qui endommageraient la maçonnerie. Par extension, le beffroi est devenu l'ensemble de la tour avec des cloches.

Le bourdon de Notre Dame

Jusqu’à la révolution l’ensemble des cloches de Notre Dame était constitué de huit cloches dans la tour nord, deux bourdons dans la tour sud et de sept cloches dans la flèche.
En 1792, toutes les cloches furent détruites hormis le premier bourdon. Le second bourdon et les cloches de la flèche ne furent jamais remplacés.
Il reste maintenant quatre cloches dans la tour nord, "les Benjamines" et le bourdon de la tour sud. Le bourdon date de 1685 et se nomme Emmanuel-Louise-Thérèse en l'honneur de son parrain Louis XIV et sa marraine, Louise Thérèse d’Autriche. On l'appelle simplement le bourdon Emmanuel. Il sonne en Fa dièse et est considéré comme l’une des plus belles cloches en Europe. Il pèse plus de treize tonnes et son battant 500 kilos. Il sonne lors des grandes occasions, fêtes catholiques importantes ou la mort du Pape.

Détail du faîtage du toit

Notre Dame n'a pas subi d'incendie depuis sa construction. Le toit est donc celui qui a été mis en place vers 1200, après la mort de Maurice de Sully qui dans son testament, lègue la somme nécessaire à sa construction. La charpente est en chêne et non pas en châtaignier comme on pourrait s'y attendre. Le toit est fait de tuiles de plomb de 5 millimètres d'épaisseur, de dix pieds-du-roi de long et 3 de large. Un pied-du-roi est égal à 32,884 cm. Le poids total du toit est évalué à 210 tonnes.

Les escaliers moyenâgeux

Dans les deux tours, les escaliers sont les mêmes depuis la construction du bâtiment. Pas d'ascenseur comme à Cologne ou à Vienne, il faut "y aller" et garder le rythme. Pour la descente complète, du haut en bas de la tour sud, à la fin de la visite, une petite nausée de virage s'installe assez rapidement.
Les touristes en petites chaussures de ville souffrent. Le plaisir des yeux est à ce prix.

Une fenêtre dans un contrefort


Le Panthéon

Le Panthéon à travers les petits carreaux de la fenêtre.

Les chimères de Notre Dame

Ces statues ont donc été ajoutées par Viollet-le-Duc lors de la restauration. Certaines sont très connues comme le Stryge, d'autres beaucoup moins. Tournées vers l'intérieur, elles ne sont pas visibles du parvis même avec des jumelles.
Ces deux là sont à l'intérieur, entre les deux tours.

Les chimères de Notre Dame


Les chimères de Notre Dame


Les chimères de Notre Dame

Les chimères de Notre Dame


Les chimères, le stryge

Le stryge, oiseau de nuit en grec, mi-homme mi-bête, semble se délecter du spectacle de Paris.

dimanche 6 septembre 2009

La vue sur la Seine, le matin de la Galerie des Chimères

Apprécions les quais de seine sans voiture! Il suffit de cliquer sur la photo, elle n'est pas compressée.


Le couché du soleil au mois d'août

Cet été, les tours de Notre Dame sont restées ouvertes le week end jusqu’à 23 heures. L’idée d’aller voir un coucher de soleil n’a pas mis longtemps à germer. Mais il fallait bien calculer son heure d’arrivée, pour être au bon moment en haut de la tour sud, après le temps d’attente avant le guichet ; la montée des 46 mètres et le temps de pose obligatoire dans la salle haute de la tour nord, où tout est fait pour que vous dépensiez vos sous en bibelots ou souvenirs.
Nous n’y sommes pas arrivés dès le premier coup.
La première fois nous avons dû abandonner après 50 minutes d’attente. Nous étions encore en bas alors que le soleil se couchait. La deuxième a été la bonne, nous étions sur la galerie des chimères quand le soleil disparaissait à l’horizon. Mais il nous restait encore le temps d’attente pour prendre l’escalier de la tour sud.
Au mois de juillet, le soleil se couchait à droite des tours de la défense, en cette fin août, il était proche de la colline du Mont Valérien.

La vue vers l'est du haut de la tour sud

Nous avons donc pris encore un peu de hauteur puisque nous sommes maintenant à 70 mètres du sol. Les dernières marches sont dures !
J’aime beaucoup cette photo. Elle est prise le matin. Vue parisienne par excellence. J’y retrouve les couleurs de la Seine au soleil, le vert des arbres et le blanc beige des maisons.
La carte postale la plus connue de Paris, avec la Seine au milieu de bas en haut et les îles au centre a ces couleurs. Elle est prise d’avion et elle existe depuis longtemps… peut être depuis les premières cartes postales en couleurs....
Pour ma part, je l’avais achetée lors d’une sortie de classe d'école primaire, car je la trouvais belle. C’est à ce moment là que j’ai commencé à aimer ma ville, à être contente et fière d'y habiter.

Vers le Nord

Les deux tours sont identiques, c’est donc la galerie de la tour nord que nous voyons alors que je suis sur la tour sud à la symétrie. Cette petite maison protège la sortie de l’escalier.
J’aime bien le contraste entre cette petite maison de pierre, les tours au loin et Beaubourg tout près. J’ai toujours du mal à trouver beau le centre Pompidou. Les couleurs s’intègrent pourtant bien dans le paysage parisien, je suis plus réservée pour les tuyaux.
Entre les toits de l’Hôtel Dieu et les arbres des quais, nous voyons les drapeaux et les parasols de Paris Plage.

La seine, filet d'argent

Chaque tour de la défense affiche sa publicité, le toit en demi-cercle du musée d’Orsay se signale très légèrement en vert. Un peu plus loin derrière, nous apercevons le toit de l’église anglicane sur le quai d’Orsay. La Seine ressemble à un ruban d’argent.

La Tour Eiffel, dentelle d'or

La tour Eiffel ne scintille pas. Elle est plus sobre ainsi, sa structure ajourée laisse passer la lumière. Elle nous apparait comme une dentelle bien plus qu'en plein jour ou la nuit même.

Le bouquet final


Ballade de Paris
Quand j’ai la terre et mer avironnée
Et visité en chacune partie
Jérusalem, Egypte et Galilée,
Alixandre, Damas et la Syrie,
Babylone, Le Caire et Tartarie,
Et tous les ports qui y sont,
Le épices et sucres qui s’y font,
Les fins draps d’or et soye du pays,
Valent trop mieux ce que les Français ont :
Rien ne peut se comparer à Paris.

C’est la citée sur toutes couronnée,
Fontaine et puits de sens et de clergie
Sur le fleuve de Seine située :
Vignes, bois a, terres et praerie.
De tous les biens de cette mortel vie
A plus qu’autres citées n’ont ;
Tous étrangers l’aiment et aimeront,
Car, pour déduit et pour être jolis,
Jamais cité telle ne trouveront :
Rien ne peut se comparer à Paris.

Mais elle est bien mieux que ville fermée,
Et de châteaux de grande anceserie,
De gens d’honneur et de marchands peuplée,
De tous ouvriers d’armes, d’orfèvrerie ;
De tous les arts c’est la fleur, quoi qu’on die :
Tous ouvrages à droit font ;
Subtil engin, entendement profond
Verrez avoir aux habitants toudis,
Et loyauté aux œuvres qu’ils feront :
Rien ne peut se comparer à Paris.
Poème d’Emile Deschamps (1791 – 1871)

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